Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Chine : le journalisme à l’heure d’Internet

10 décembre 2007

Journée des droits de l'homme

La Journée des droits de l'homme est célébrée aujourd'hui, lundi 10 décembre, partout dans le monde.

La situation actuelle aux quatre coins de la planète laisse toutefois songeur. De nombreux régimes bafouent chaque jour les droits fondamentaux des individus. Et la République populaire de Chine fait malheureusement partie de ces zones à risques.

Publicité
Publicité
26 novembre 2007

Visite officielle de Nicolas Sarkozy en Chine

Nicolas Sarkozy se déplace pour la première fois en Chine en tant que président de la République française. France Inter commente sa visite et son intervention sur les droits de l'homme.

15 novembre 2007

Quand Yahoo! s'excuse, c'est Shi Tao qui trinque

shitaoShi Tao fait partie de ces journalistes et autres internautes chinois qui purgent actuellement des peines de prison. Ils sont 83 à ce jour en Chine, d'après Reporters Sans Frontières, sur les 194 emprisonnés dans le monde. Mais parmi ces victimes, Shi Tao est devenu une figure emblématique.

Journaliste au quotidien "Dangdai Shang Bao" (Les Nouvelles du Commerce Contemporain), il a été arrêté par les autorités chinoises le 24.11.04 à Taiyuan (Nord-Est).

Le motif ? Avoir adressé au responsable d'un site Internet dissident basé à l'étranger une note diffusée par le gouvernement, enjoignant les journaux de l'Empire du Milieu à ne pas commémorer le 15e anniversaire des manifestations de Tien Anmen (1989). Malheureusement pour lui, le message a été intercepté par la filiale hong-kongaise du fournisseur américain de services Internet Yahoo!, ce qui a permis la mise en cause et la condamnation du journaliste.

Le procès, réglé en deux heures, s'est déroulé à huit-clos le 30.04.05. Pour l'anecdote, l'avocat du journaliste chinois avait été interdit d'exercer, seulement quelques jours avant la tenue du procès, pendant une année.
Shi Tao a finalement été condamné à dix ans de prison pour "divulgation illégale de secret d'état à l'étranger".

Des voix se sont élevées dans les instances internationales, stigmatisant la collaboration des entreprises commerciales avec le gouvernement chinois. Car là où le bât blesse dans cette affaire - comme dans bien d'autres encore, c'est que Yahoo! a divulgué des informations permettant aux autorités chinoises de localiser Shi Tao. L'entreprise californienne n'est pas en reste dans ce domaine, puisqu'elle accepte de censurer la version chinoise de son moteur de recherche. Cisco Systems, Google, Microsoft, pour ne citer qu'eux, font également partie du lot.

Face à la famille du journaliste, Jerry Yang, PDG et co-fondateur de Yahoo!, a confirmé la responsabilité de sa société. Le dirigeant américain a tout de même déclaré qu'il allait "créer un fond consacré aux droits de l'Homme et dédié aux cyberdissidents emprisonnés et à leurs familles". Cet accord ne doit surtout pas clore le débat sur l'implication que peuvent avoir des firmes telles que Yahoo!, dans la divulgation des données personnelles aux autorités locales du pays.

Au rayon des titres honorifiques, le World Editors Forum (WEF), congrès international de la presse qui a eu lieu le 05.06.07, a attribué la Plume d'or 2007 à Shi Tao. Cette distinction, décernée malgré l’intervention de l'Association de la Presse Chinoise, célèbre les défenseurs de la liberté de la presse.

Enfin, RSF a mis en ligne, depuis un certain temps, une pétition appelant à la libération du journaliste et de tous ceux qui sont dans le même cas. A maintenant 39 ans, Shi Tao est la figure de proue d'une frange de la population. Et son histoire permet de mettre en lumière les agissements du PCC, qui oeuvre en collaboration avec les entreprises nationales ou étrangères.

13 novembre 2007

Cyberdissidents, superdissidents

liudi
Liu Di, jeune étudiante en psychologie condamnée a un an de prison pour avoir appelé sur un forum à "vivre en toute liberté" et à "ignorer la propagande du régime chinois".

huangqi
Huang Qi, condamné à cinq ans de prison, pour avoir créé un site Internet «subversif» comportant notamment des articles sur le massacre de la place Tienanmen. Il est toujours, depuis sa sortie en 2005, assigné à résidence chez ses parents.

Toujours dans le même esprit, voici un clip réalisé par RSF pour alerter l'opinion sur la répression menée par les autorités chinoises.

13 novembre 2007

5 min 40 sec en Chine...

Ce reportage - qui a été diffusé sur la RTBF dans l'émission "Questions à la une", un magazine d'investigation reconnu - montre la façon dont le gouvernement chinois traque les dissidents. La chasse aux sorcières menée par les dirigeants communistes ne concerne pas seulement les journalistes, représentés ici par Hu Jia. Elle vise également les écrivains, avocats, enseignants, étudiants, chefs d'entreprise, fonctionnaires, ouvriers et autres militants...En bref, tout individu dont le comportement est jugé subversif.

Quand le premier ministre chinois Wen Jiabao prend la parole, il donne la position du gouvernement. Et justifie la pratique de la censure au motif que celle-ci existe dans d'autres pays, notamment occidentaux. Un point de vue défendu bec et ongles par la Chine, qui ne souhaite absolument pas que les instances internationales se mêlent de l'organisation de sa société.

Plus récemment, le Département de la propagande a envoyé une note aux principaux responsables des médias chinois. La substantifique moelle de ce message concerne les prochains JO de Pékin et, plus précisément leur couverture médiatique. Le gouvernement demande ainsi aux médias d'éviter les reportages négatifs vis-à-vis de la pollution de l'air, des problèmes sanitaires et des relations avec Taiwan à propos de la torche olympique.

Une autre culture...

Publicité
Publicité
9 novembre 2007

Le "boom" de l'Internet chinois

17 mai 1994.  C'est la date de la première connexion directe de la Chine à l'Internet global, grâce aux travaux réalisés conjointement par l'Université de Stanford et l'Institut des Hautes Énergies Physiques de Pékin.
Depuis 2002, le réseau Internet chinois est en pleine expansion. Un potentiel humain incroyable, conjugué à un faible coût d'accès à la Toile et, dans un régime autoritaire, à un besoin d'expression viscéral, font du Web chinois un outsider dans la course à la suprématie d'Internet, principalement animée par les États-Unis.

Mais pour bien se représenter le potentiel impressionnant de la Chine face à Internet, le moyen le plus simple est d'observer les chiffres récents délivrés par le gouvernement.

description brève de l'image

162 M d'internautes chinois en juin 2007

Il est intéressant de constater l'explosion du nombre d'internautes en Chine, notamment sur la dernière période. Ainsi, de décembre 2006 à juin 2007, l'augmentation a été de 25 M d'utilisateurs.
A titre d'exemple, le taux de pénétration du Web en Chine est seulement de 12,3 %, ce qui est relativement peu en comparaison des usages occidentaux, mais qui s'explique par le manque d'accès à l'Internet dans les régions les plus reculées.
Dans cette masse, le portrait de l'internaute chinois est celui d'un homme jeune (18-30 ans), citadin, éduqué, effectuant soit un travail intellectuel avec un revenu assez confortable, soit des études.

Partant de ce constat, comment peut-on appréhender la suite des évènements? Quelle sera la donne lorsque la Chine accédera - très prochainement, à n'en pas douter - à la première marche du podium en terme de population d'internautes?
Quelque chose nous dit que ces questions pourraient être résolues plus rapidement qu'on le croit...

8 novembre 2007

Journée des journalistes en Chine

Aujourd’hui, jeudi 8 novembre 2007, la Chine célèbre la 8e "Journée des journalistes".

A cette occasion, Reporters Sans Frontières appelle les autorités chinoises à respecter la liberté d'informer et demande la libération de 33 journalistes actuellement détenus.

Une journée dédiée à l'exercice de la liberté de la presse, dans un pays où le gouvernement exerce encore et toujours un contrôle efficace sur l'ensemble des médias. Et qui n'hésite pas à emprisonner les individus épris de liberté, comme en témoigne le Baromètre de la liberté de la presse publié par RSF.

N'est-ce pas, en réalité, un coup d'épée dans l'eau? Ou, pour le moins, une manifestation vaine? Qui plus est quand le Parti Communiste Chinois adresse, par l'intermédiaire du Département de la propagande, des directives édifiantes aux organes de presse.

Exemple d'un document envoyé aux médias chinois par le Département de la propagande

"Afin que les directives du Département de la propagande soient mieux appliquées, et que les équipes de rédaction respectent les règles de discipline mises en place pour l’information, qu’elles partagent l’information autant que possible, voici le glossaire spécifique. Nous espérons que grâce à celui-ci, les équipes de rédaction vont approfondir leur compréhension des directives et les mettre en application.

1- "Interdiction de reportage" signifie : interdiction d’écrire un reportage sur le sujet.

2- "Ne pas envoyer de reporter" signifie : autorisation de publier l’article standard de l’agence Xinhua ou bien de reproduire le reportage, article (contribution) d’un média local.

3-"Interdiction de critiquer" signifie : aucun commentaire sur les propos y compris au moyen d’un dessin.

4-"Pas d’exagération" signifie : reportage objectif, pas de prise de position ou d’image en Une.

5-"Absolument pas d’exagération" signifie : idem.

6-"Pas d’opportunisme" signifie : pas d’analyse en Une et l’article ne doit pas prendre une page entière, interdiction de faire plusieurs reportages successifs.

7-"Absolument pas d’opportunisme" signifie : pas d’analyse en Une, l’article ne couvre pas une page entière, pas de gros titre, pas de reportages successifs.

8-"Pas de reportage sans permission" signifie : possibilité de publier l’article standard de l’agence Xinhua, possibilité d’envoyer une demande au Département de la propagande en décrivant l’angle et le nombre de mots du futur article.

9-"Pas de reportage, temporairement" signifie : pas de reportage.

10- "Pas de participation" signifie : pas de reportage."

7 novembre 2007

Bienvenue

Nous sommes trois étudiants de l’Ecole de Journalisme et de Communication de Marseille. Nous avons réalisé ce blog dans le cadre d’un travail de « recherche d’information » sur le thème du journalisme en ligne. Le but de l’exercice : récupérer le maximum d’informations sur un sujet de notre choix, ayant trait à la problématique, et les diffuser sur le Net.

Souvent déconsidéré par la profession, Internet peut aussi s’avérer un formidable moyen d’information. Notamment dans des pays où les canaux traditionnels de diffusion de l’information (presse écrite, TV, radio) ne disposent d’aucune indépendance.
C’est à partir de ce constat qu’est née l’idée de notre sujet : montrer la façon dont Internet peut influencer la pratique du journalisme dans des pays où la liberté d’information reste limitée. Nous avons choisi de nous concentrer sur le cas de la Chine parce qu’il est, à ce titre, particulièrement révélateur.

En effet, le gouvernement chinois a accueilli avec méfiance l’arrivée d’Internet. Les dirigeants  y voyaient alors une menace potentielle pour la stabilité du régime en place et pour le principe de "société harmonieuse". Finalement, ils l'ont très vite adopté, le considérant comme une composante essentielle du processus de modernisation économique de la Chine et du maintien de sa compétitivité sur la scène internationale. Actuellement, la Chine dépense sans compter dans le secteur des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC). Et on compte déjà plus de 160 millions d’internautes en juin 2007, alors qu’à peine un chinois sur dix dispose aujourd’hui d’un accés internet.

Pourtant, comme il en va des médias traditionnels, le Web doit lui aussi se plier aux règles de l’administration chinoise. Une véritable « armée du Net », la cyber-police, a été mise en place par le gouvernement pour contrôler la Toile et punir tout « acte jugé subversif ». Des dizaines de miliers de cyber-censeurs examinent ainsi les contenus quasiment en temps réel. La gravité des peines infligées prouve la détermination des autorités à réguler ce nouveau média. Par exemple, une étudiante a été condamnée à un an de prison pour avoir appelé à plus de démocratie sur son blog. Des journalistes, censés détenir le droit d’informer, ont eux-aussi connu pareil traitement.

Mais dans sa chasse effrénée, la Chine ne risque-t-elle pas de focaliser l’attention de l’opinion internationale et rendre ainsi sa stratégie contre-productive ? Pour l’instant, aucune voix officielle ne critique ouvertement l’attitude de Pékin, au risque de perdre un partenaire commercial précieux. Suivant cette logique, des entreprises commerciales acceptent elles-aussi de satisfaire les exigences des autorités chinoises. Yahoo!, par exemple, censure son moteur de recherche et délivre les données personnelles d'utilisateurs au gouvernement.

Notre souhait ici n’est pas de défendre telle ou telle position mais simplement de rendre compte d’une situation. En espérant que vous soyez nombreux à réagir et que le débat ait lieu.

Publicité
Publicité
Chine : le journalisme à l’heure d’Internet
Publicité
Publicité